Visite imaginaire à Byrd's Nest de mes disparus

Nous voulions tant que tu connaisse Byrd's Nest, sa tranquilité, son bonheur de chaque instant. Je n'ai aucun mal a imaginer les soirées, les fou rires, les moments de joie absolue que nous y aurions vécus si cette saloperie de cancer ne t'avait arraché a nous.

Alors, cette photo de ton lumineux sourire nous aide a penser à ces moments perdus avant d'avoir été gagnés sur le temps. Tu est et restera à jamais l'ami de coeur de toujours que ce soit a Nogent, Paris Verfeil ou partout dans le monde car tu réside dans nos coeurs. JM je t'aime

La douleur est toujours présente, l'injustice de cette disparition trop criante. Mais au fil du temps a Byrd's Nest ou le magnolia qui a été planté en ta mémoire prend ses marques et se développera au printemps prochain. Chaque plante, chaque fleur rajoutée au jardin, toutes les amélorations de notre maison te sont dédiés ce qui rend ta présence lumineuse et bienveillante encore plus touchante.

Ce village, cette région respirent la paix et le bonheur et tu en feras éternellement partie. Au printemps prochain, quand le jardin explosera de couleurs chamarrées tu sera avec nous, comme tu l'es à chaque instant depuis ton "départ" mais là, avec le renouveau de la nature ce sera avec une tendresse et une joie infinie teintée de mélancolie. JM tu vis en nous.
 

Bon, me dit-il, ce n’est pas l’Alaska ou le Nebraska, là où j’aurais aimé avoir une cabane en rondins au fin fond de la campagne, mais j’aime bien. Me voilà rassuré Daddy aime Byrd’s Nest, ça tombe bien, la maison porte son nom. Mais ça, il ne le sait pas encore. Loin du “bullshit” de la ville et loin des “assholes” qui ne savent pas conduire ni même se conduire eux mêmes.

J’aime le voir heureux à Verfeil, j’aime le voir apprécier le village et ses habitants, plus “vrais”, plus calmes et chaleureux que tous ces “gens en ville”. Pour l’Américain de Pennsylvanie qu’il est c’est un endroit où il peut se laisser aller à contempler le paysage, a marcher tranquillement à son rythme.

Puis, il apprécie la cuisine d’été, cela lui redonne envie de faire des gâteaux bien “de chez lui”, riches en sucres et en goût. Ce qu’il aime peut être moins c’est ce soleil persistant et qui rougit sa beau si blanche. Cela lui rappelle les tranches de tomate fraîches que maman lui mettait sur le dos quand il attrapait des coups de chaud impressionnants. Seul remède à cette douleur qui pouvait le terrasser.

Pauvres tomates qui se seraient vues dans un saladier avec fêta et olives plutôt que sur le dos d’un Américain exilé en France.

Mais j’aime le voir envisager de s’asseoir au bord de la piscine après nous avoir concocté un BBQ de spare ribs et de “corn on the cob” et prendre sa guitare pour laisser filer ses doigts sur les cordes. Du Country, rien que du Country, où alors du Neil Diamond “song sung blue” peut être? Sans doute, c’est “La” chanson qui m’a rendu “fan” a vie.

Oui, Byrd aime Byrd’s Nest et cela me plaît.

Yann et Jean-Michel sont arrivés hier, excités comme des puces, et avec Ilam, pourvu que ce petit monstre (Ilam pas JM) ne me fiche pas le bazar dans le jardin! Mais je vais prévenir JM, “si tu ne surveilles pas ton chien je te fais pas de rollmops à la cannelle!” Menace efficace s’il en est.

JM est immédiatement tombé amoureux de la maison et du jardin, surtout de la vue, cette fenêtre grande ouverte sur la vallée, sans vis à vis. Chic! Je vais pouvoir me balader nu dans le jardin et exposer mes tablettes de chocolat.

Un vrai gamin! Cela dit, il s’intéresse de près au jardin et à la piscine. A peine dix minutes après son arrivée, il pique une tête (heureusement dans le grand bassin). Je sens que ce séjour va être mémorable. Il me moque pour le magnolia jeune qui n’a pas encore pris son essor. Pas patient le gars, pour lui il faut que tout aille vite, très vite! Mais j’aime voir son regard s’adoucir, et poindre un petit sourire satisfait.

C’est bon de voir le bonheur que l’on peut créer, presque palpable. C’est dans l’air, une forme de petite musique enchanteresse permanente. Il nous faut en profiter.

Marguerite elle aussi aime la maison. Sa première visite est ponctuée de “ahh”, de “ohh” révélateurs. Le soleil est là, elle, fille de lumière se remémore un peu “son” Maroc. Je la sais déjà en train de composer le menu du soir, sans doute une “frita” au poulet dont elle a le secret. Je n’ai jamais réussi à retrouver ce goût si particulier, sans doute composé des souvenirs d’une vie bien pleine.

Après le repas, quand nous aurons tout rangé sous son oeil attentif, elle s’emparera du tuyau d’arrosage, quittera ses tongs, et lavera à grande eau la terrasse. “Son” meilleur moment de la journée, le soleil couchant donnera à la terrasse inondée des reflets orangés inoubliables et son sourire montrera à quelle point cet instant lui procure du bonheur.

Alain lui, semble perdu dans ses pensées, le regard au loin, examinant je ne sais quel point du paysage, son esprit galope, comme d’habitude. Il passera les prochaines heures à discuter avec animation de l’évolution du cinéma et si ce n’est pas “Hiroshima mon Amour” ce sera “L’amant” de M Duras. J’ai eu du mal à le faire venir, il n’aime pas en principe la campagne, trop calme, trop silencieux, ça le conduit à suivre un chemin de pensées tortueux et sombre. A ces moments là il m’échappe, il échappe à tout le monde. J’espère lui faire aimer au moins la beauté de la région.

Marc a été immédiatement séduit par le fait que la salle des fêtes était a 20 mètres de la maison. Il veut sans doute, pour “réveiller” le village faire renaître “la marquise” pour un spectacle de son cru, mélange à la fois du Broadway des années 30 et des chansons de nos compositions. Il avait fait fureur lors de notre “PAX”, son Barbra Streisand était d’une drôlerie irrésistible.

Patrick et Robert, eux se chamaillent au fond du jardin, sans doute au sujet de la dernière compilation de Dalida ou au sujet du suicide du fils de Sheila, incorrigibles ces deux là! La prochaine fois j’essaierai de les faire venir séparément, on ne s’entend plus!

Arnaldo pose ses incroyables yeux verts sur l’eau de la piscine et elle se reflète immédiatement dans ses iris, le mélange de couleurs est fascinant. Je lui rappelle notre voyage au Portugal ou en magnifique guide il nous a fait aimer son pays avec passion.

Ma liste d’invités à Byrd’s Nest est presque complète, Anne Marie n’est pas très loin et y sera sans doute conviée un jour. Hâte de connaître son avis sur la maison, il sera sans doute altéré par le rosé frappé qu’elle ne cesse de siroter...

If only....si seulement tout cela était vrai, si ceux que j’ai aimé foulaient vraiment la terre du jardin de Verfeil mon bonheur serait total.

Ils le font parce que je le veux, l’écrire, le décrire fait exister cette réalité voulue.

Parce que cette nuit je ne pourrai dormir, parce qu’il y’a deux ans tu nous a quittés emporté par cette immonde bête tu as été mon prétexte à ce fantasme d’une réalité souhaitée.

Merci JM grâce à toi j’ai pu te voir vivre à Verfeil et l’imagination n’y est pour rien. C’est ma réalité augmentée...ou plutôt améliorée.

A tous les “acteurs “ de ces séjours imaginés.....je vous aime, vous me manquez.

Facebook

Facebook, très décrié mais pourtant permet de rester en contact avec des personnes de la famille, des amis, des connaissances; puis des inconnus qui le deviennent de moins en moins au fil des échanges.

Ce qui nous rapproche? Nos passions pour la nature, les chats, la photographie, la culture, l'humour la création sous toutes ses formes. J'évite la "politique" c'est source de heurts inutiles parce que ce n'est pas trois échanges qui vont convaincre "l'autre" de changer d'avis.

Ces contacts nourrissent un quotidien émaillé du plus futile, au plus drôle, en passant parfois par le triste, voire tragique.

Un chien aux yeux bleus qui s'éteint après avoir bravement lutté contre la maladie pendant des mois meurt dans les bras de son maître qui est un homme de bien dédié à l'amour des animaux et à leur sauvetage...remarquable, cela me touche profondément.

Un ami dans une passe difficile, un autre (mon JM dont j'ai conté la guerre de tranchée contre la maladie) qui se bat au quotidien pour gagner "sa" guerre.

Une petite chatte qui passe the rainbow bridge alors qu'elle n'a que quelques mois.. qui laisse son maitre en larmes.

Sans parler de tout ce qui nous tombe dessus, cette avalanche de nouvelles du monde, catastrophes en tout genre, horreurs commises sur des enfants, des animaux, des gens ordinaires...

Puis il y'a les puissants, les arrogants qui se gobergent à nos dépends avec un cynisme éclatant. Ces personnages aux dents de requin, ces serpents qui grouillent autour de nous et qui se moquent de l'éthique, de la morale (pas dans le sens religieux) et qui se pavanent dans les médias.

Ceux qui n'ont aucune décence et qui viennent "tweeter" avec les "gens" dont ils s'empareront de vos votes comme de vulgaires pickpockets.

Tout cela, on fait avec, et cela nous touche, plus...ou moins, mais ce qu'il faut en retenir c'est que tous les filaments de cette toile relie des...humains qui, s'ils ont un tant soit peu coeur savent faire la part des choses.

Reconnaître ce qui est "juste" de ce qui ne l'est pas, voir où sont les choses réellement importantes, c'est ce qui compte, je "disais" à un ami sur FB que ce qui compte au final c'est l'amour, la tendresse, la compassion que l'on éprouve pour "l'autre" quel qu'il soit. Bref, c'était la pensée du jour.

Le voyage...

De l'importance de l'amour, de la fuite du temps coulant entre nos doigts comme de l'eau; de ce temps précieux qui passe et qui peut être notre ennemi comme notre ami.

En ce moment, le temps est vital, prends le, fais en bon usage, qu'il soit ton ami, celui qui te permettra de revenir.

Hier j'évoquais "the yellow brick road", disons que tu viens d'y faire tes premiers et timides pas.

Every breath you take

Every move you make

Every bond you break

Every step you take

I'll be watching you

Je rajouterais aux mots de Sting....i'll be waiting for you.